Attention ce livre est d'une émotion rare. Il prend dans ses bras le pire et le meilleur de l'humanité. Je vous fier pas aux doux paysages c'est un torrent de douceur pour apaiser la haine. Des questions. Une réponse.
La lecture d'un article intitulé « Un féminicide étalé dans les journaux révulse le Mexique » est le point de départ de ce projet de Zoé Aubry. Il relate les circonstances dans lesquelles, Ingrid Escamilla Vargas, une jeune femme âgée de 25 ans a été brutalement assassinée par son compagnon de vingt ans son aîné, et décrit comment les images de ce crime, particulièrement atroces, ont fait la joie des tabloïds mexicains qui affichent fièrement en couverture le corps de la jeune femme mutilée. La diffusion de ces photos macabres par la presse à scandale, rendue possible par la probable complicité des policiers chargés du dossier, a rappelé à quel point la violence contre les femmes est enracinée dans la société au Mexique. Sur les réseaux sociaux, les internautes à travers le monde se sont emparé.es du phénomène et ont massivement diffusé des images de lacs paisibles, nuées de papillons et autres paysages esthétiques accompagnées du hashtag «#Ingrid Escamilla Vargas» pour contrebalancer les images de presse, et les faire disparaître dans le flux continu de ces publications et des algorithmes. Cet ouvrage rassemble toutes ces images étrangement décalées.
Émue par cet effort collaboratif, Zoé Aubry, qui travaille depuis 2017 sur le phénomène systémique et structurel des féminicides et les questions soulevées par leur médiatisation, a produit un livre qui rend hommage à la mémoire d'Ingrid Escamilla Vargas, dénonce les violences faites aux femmes et s'en prend au voyeurisme d'une certaine partie de la presse.
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